En raison de ses impératifs physiques très contraignants, Mathias Turby a dû abandonner l’espoir d’être jockey de grandes courses d’exception. Aujourd’hui, il est Lad-jockey, l’accompagnateur privilégié des chevaux de course. Employé dans une écurie à Mont de Marsan dans le sud de la France, il consacre ses journées à sa passion : les chevaux.
Son parcours
Avant d’être un lad-jockey à plein temps, Mathias a été lui-même jockey à ses débuts. Pour réaliser son rêve d’enfant, il a quitté La Réunion à 16 ans afin de passer son CAP Lad jockey et devenir jockey. 1m67, 53 kg, sportif, Mathias a tout pour devenir jockey de haut niveau.
“ A 10 ans, mon grand frère, un passionné de chevaux également, m’emmenait avec lui dans l’écurie où il travaillait, afin de m’apprendre ce que c’était le débourrage d’un cheval. J’avais un peu peur au début mais au fur et à mesure des moments passés auprès des chevaux, je me suis habitué. J’ai découvert le cheval d’abord comme un loisir, puis petit à petit, je voulais en faire mon métier et pouvoir travailler dans une écurie de course. Mon frère Judex et ma famille m’ont encouragé à poursuivre dans cette voie ”.



Son métier
Mathias effectue des stages dans plusieurs écuries dont celle de Laval en tant qu’apprenti puis à Beaupréau où il est jockey et cavalier d’entraînement.
“ A cause d’un problème de poids, j’ai dû écarter l’espoir de devenir jockey de haut niveau (les ti plats créoles lété trop bons). Je suis aujourd’hui cavalier d’entraînement dans l’écurie Mont de Marsan. L’essentiel pour moi c’est de monter à cheval, prendre soin d’eux du matin jusqu’au soir, les nourrir, les panser et pouvoir les amener jusqu’au départ de la course équestre ”.
Comment se passe un entraînement?
“ Je prépare mon cheval, je le scelle, j’attache la jugulaire et je le monte. Dans un premier temps, le cheval doit aller au pas et cela pendant 1 km à peu près. Puis, il doit aller au trot sur 1500m environ et enfin au galop de chasse canter (galop de chasse), je raccourcis les étrivières pour faire le canteres c’est-à-dire du galop à 35 ou 40km/h “.



Ce qu’il aime
Le contact avec les chevaux, la sensation, l’adrénaline. Chaque jour est différent et je reste toujours émerveillé devant eux. Les voir grandir et devenir des chevaux de course.
Ce qu’il n’aime pas
Le mauvais temps ou la période hivernale. Les cavaliers qui n’ont pas suffisamment de patience et « maltraitent » les chevaux .
Ses conseils
Il faut être fort mentalement car le mal du pays est une épreuve difficile à gérer. Il faut également s’assurer d’aimer réellement ce métier avant de se lancer car c’est très physique avec des contraintes d’horaires. C’est un métier qui demande une très bonne santé et une bonne condition physique. On a très peu de temps libre. Le soutien familial joue un grand rôle surtout quand on a une petite baisse de moral par exemple.



Une anecdote
“ En 2009 à Beaupreau, ma mère est venue me voir pour la première fois lors d’une course et je l’avais gagnée. Ce fût une de mes plus belles victoires car j’ai vu la fierté dans les yeux de ma mère et il n’y a rien de plus merveilleux pour moi.


