Le jamalac fait partie des fruits les plus insolites que l’on puisse goûter dans l’océan Indien. D’ordinaire rouge vif, ce fruit originaire d’Indonésie a pratiquement disparu des jardins créoles. Ces fruits sont devenus rares, des fruits « lontan ».
Cet arbre, originaire d’Inde du Sud, a été acclimaté par les Immigrés venus du Tamil Nadu. Chez nous, il « pousserait » à peu près partout, sauf dans les savanes sèches de l’Ouest, mais se complaît évidemment, comme le Cacao, le Mangoustan et le Jamboss, entre Sainte-Suzanne et Sainte-Anne, là où il trouve les meilleures conditions hygrométriques et la chaleur favorables à son accroissement.
Il fructifie souvent après plusieurs dizaines d’années. On en trouve deux variétés : le Jamalac blanc, imbuvable car goût de térébenthine très violent et le rouge, très beau, très coloré et vernissé, à la texture fine et à la suavité prononcée.

Il y en avait un très beau au croisement des rues Saint-Jacques et Amédée-Bédier, en plein sur le trottoir. Mais les jeunes de maintenant ont perdu l’habitude et le goût des douceurs lontan. Hélas, si bien qu’à pleine maturité, les fruits dessinaient un très beau tapis rouge sur le trottoir, régal des fourmis, des martins et des chenilles-galabert.

La municipalité a fini par le sacrifier sur l’autel de la connerie ; comme ceux formant une belle allée entre La Marine de Sainte-Suzanne et l’usine de Bois-Rouge, dans l’ancien chemin d’cannes. Dommage!